Qu’est-ce que le minage de crypto ?

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Considérez la blockchainBlockchain Un registre public et immuable de transactions cryptographiques, organisé en blocs. comme un registre numérique. Chaque page de ce registre contient des transactions, tout comme votre relevé bancaire répertorie toutes vos dépenses.

Les mineurs sont comme les comptables de ce grand livre. Leur travail consiste à vérifier que chaque nouvelle transaction est valide avant de l’ajouter au grand livre. Pour être autorisés à ajouter une page (appelée « bloc »), les mineurs doivent d’abord résoudre un casse-tête mathématique très complexe, qui est en réalité une compétition : le premier mineur à trouver la solution remporte le droit d’ajouter le bloc suivant à la chaîne.

C’est comme si chaque mineur était un détective essayant de trouver la combinaison d’un cadenas. Ils essaient des millions de combinaisons possibles jusqu’à ce que l’un d’eux trouve la bonne. Celui qui déverrouille le cadenas en premier obtient le privilège d’ajouter les dernières transactions à la blockchain. Et en récompense de son travail, il reçoit des nouveaux tokens fraîchement créées, ainsi que les frais de transaction payés par les utilisateurs.

En fait, cette course à la résolution d’énigmes est essentielle pour assurer la sécurité et la fiabilité de la blockchain sans avoir recours à une autorité centrale comme une banque. Étant donné que le défi mathématique nécessite une grande puissance de calcul, il devient très difficile et coûteux pour un fraudeur de tricher et d’ajouter de fausses transactions.

De plus, une fois qu’un bloc est ajouté par un mineur, tous les autres mineurs et utilisateurs peuvent vérifier qu’il est correct. C’est comme si des milliers de comptables vérifiaient chaque page du grand livre. Si tout le monde est d’accord, le bloc est lié de manière permanente à la chaîne et ne peut pas être modifié.

Ainsi, grâce au travail acharné des mineurs qui résolvent ces énigmes cryptographiques, on peut faire confiance à l’exactitude et à la sécurité de la blockchain, sans avoir à faire confiance à une seule autorité centrale. C’est la beauté d’un système décentralisé !

Bien sûr, en réalité, l’exploitation minière implique des détails techniques complexes, qui sont abordés dans cet article.

Ce travail de vérification et d’enregistrement est essentiel pour assurer l’intégrité, la sécurité et la pérennité des réseaux blockchain. Sans les mineurs, il serait impossible de garantir la fiabilité des transactions et d’éviter les dépenses multiples d’une même unité crypto. Le minage est donc un rouage essentiel du mécanisme de consensusConsensus Un accord entre les participants à la blockchain sur la validité des transactions. Il s'agit d'un concept clé, essentiel pour garantir que tous les nœuds d'une chaîne partagent les mêmes informations. distribué qui caractérise les réseaux blockchain.

Les bases techniques du minage

Le minage de cryptos repose sur un principe fondamental appelé « PoW » (Proof of WorkProof of Work Mécanisme de consensus dans lequel les mineurs s'affrontent pour résoudre des problèmes mathématiques complexes afin de valider les transactions et de sécuriser le réseau.). Pour ajouter un nouveau bloc de transactions à la chaîne, les mineurs doivent résoudre un problème mathématique complexe qui nécessite une puissance de calcul considérable. Ce casse-tête cryptographique, propre à chaque bloc, est conçu pour être difficile à résoudre mais facile à vérifier une fois la solution trouvée.

Concrètement, les mineurs utilisent la puissance de leur ordinateur pour générer à plusieurs reprises des hachages cryptographiques jusqu’à obtenir un résultat inférieur à une valeur cible déterminée par le protocole. Ce processus d’essais-erreurs, qui peut nécessiter des milliards de calculs, garantit qu’un travail substantiel a été effectué pour créer le nouveau bloc. Une fois le problème résolu, le mineur transmet sa solution aux autres nœuds du réseau, qui peuvent alors rapidement vérifier sa validité et l’ajouter à leur copie de la blockchain.

En effet, pour modifier frauduleusement un bloc existant, un attaquant devrait non seulement refaire le travail associé à ce bloc, mais aussi rattraper et dépasser le travail fourni par tous les autres mineurs sur les blocs suivants, ce qui est considéré comme pratiquement impossible.

Qu’est-ce que le hashHash Fonction cryptographique qui convertit les données d'entrée en une chaîne alphanumérique de taille fixe. rate ?

Le hash rate est une mesure fondamentale qui mesure la puissance de calcul d’un réseau blockchain. Il représente le nombre d’opérations de hachage qu’un mineur ou l’ensemble du réseau peut effectuer par seconde. Par exemple, un taux de hachage de 100 TH/s signifie que le système peut effectuer 100 trillions (1012) de calculs de hachage par seconde. Lorsqu’un mineur individuel ou un pool de minage indique son hash rate, cela indique sa force relative et sa probabilité de trouver le bloc suivant. Le hash rate global du réseau, qui est la somme de toute la puissance de minage sur le réseau, sert d’indicateur de sécurité clé.

À mesure que le hash rate total du réseau augmente, la difficulté de minage s’ajuste automatiquement pour maintenir un temps de bloc moyen constant, environ 10 minutes pour Bitcoin. Cette relation dynamique entre le hash rate et la difficulté est cruciale pour la sécurité du réseau : un hash rate plus élevé signifie qu’un attaquant aurait besoin d’une énorme quantité de puissance de calcul (et donc d’un investissement financier) pour réussir une attaque à 51 %.

Les opérations minières modernes mesurent leur hash rate dans différentes unités en fonction de leur échelle : MH/s (megahash, 106), GH/s (gigahash, 109), TH/s (terahash, 1012), ou même PH/s (petahash, 1015) pour les grands pools miniers.

Infrastructures et équipements requis

Les outils utilisés pour le minage de cryptos ont considérablement évolué depuis l’avènement du Bitcoin en 2009. Aux débuts de la technologie, il était encore possible de miner avec un simple ordinateur personnel. Cependant, à mesure que la difficulté de minage augmentait et que du matériel dédié devenait disponible, cette approche est rapidement devenue obsolète.

Les mineurs se sont progressivement tournés vers des cartes graphiques (GPUGPU Composant d'une carte graphique qui peut être utilisé pour miner des crypto-monnaies en effectuant les calculs nécessaires à la validation des transactions. Plus puissant qu'un CPU pour certains types de calculs.) puissantes, capables d’effectuer un grand nombre de calculs en parallèle. Cette course à la puissance a ensuite conduit au développement de circuits intégrés spécifiques, appelés ASICASIC Type de matériel d'exploitation minière spécialement conçu pour certaines crypto-monnaies, plus efficace que les GPU et les CPU. (Application-Specific Integrated Circuits), optimisés pour miner une crypto particulière. Les ASIC offrent une efficacité énergétique et une puissance de calcul bien supérieures à celles des GPU.

Parallèlement, l’essor du minage a favorisé l’émergence de pools miniers, qui permettent aux mineurs individuels de mettre en commun leurs ressources et de partager des récompenses proportionnellement à leur contribution. Cette mutualisation du travail est devenue essentielle pour maintenir une probabilité raisonnable de trouver un bloc et de recevoir une rémunération régulière, face à la concurrence des grands acteurs industriels.

Économie et rentabilité de l’exploitation minière

Pour comprendre l’économie du minage de crypto, il est essentiel de prendre en compte les coûts associés à cette activité. En plus de l’investissement initial dans le matériel de minage, qui est souvent conséquent, les mineurs doivent assumer des coûts d’exploitation importants, au premier rang desquels l’électricité et la maintenance.

Compte tenu de ces dépenses, la rentabilité du minage dépend principalement de deux facteurs : le prix de la crypto minée et la récompense donnée aux mineurs pour chaque bloc créé. Pour Bitcoin, cette récompense est actuellement de 6,25 bitcoins par bloc, mais elle est prévue pour diminuer de moitié tous les 210 000 blocs (environ tous les 4 ans), un processus appelé « halving ».

Au-delà de la récompense de bloc, les mineurs collectent également des frais de transaction associés aux opérations qu’ils valident. Ces frais, payés par les utilisateurs pour accélérer le traitement de leurs transactions, peuvent représenter une part importante des revenus des mineurs lorsque le réseau est congestionné.

Si le principe du minage est commun à la plupart des cryptos, sa mise en œuvre et son évolution varient selon les réseaux. Bitcoin et Ethereum, les deux plus grosses cryptos en termes de capitalisation, illustrent bien ces différences.

Pour Bitcoin, le minage repose sur l’algorithme de hachage SHA-256 et reste largement dominé par les ASIC. La concentration de la puissance de minage entre les mains de quelques grands pools soulève des questions sur le degré réel de décentralisation du réseau.

Ethereum, de son côté, utilise l’algorithme Ethash, conçu pour être plus résistant à la domination des ASIC. Mais la véritable innovation d’Ethereum réside dans son projet de transition vers un mécanisme de consensus alternatif, le PoS (Proof of StakeProof of Stake Mécanisme de consensus dans lequel les validateurs sont sélectionnés en fonction du nombre de jetons qu'ils détiennent et qu'ils sont prêts à "mettre en jeu" en tant que garantie.). Avec ce nouveau modèle, la création de blocs et la validation des transactions ne dépendent plus de la puissance de calcul mais de la détention et du stakingStaking L'acte de participer à un réseau Proof of Stake en bloquant des jetons comme garantie pour valider les transactions et sécuriser le réseau. d’ethers, la crypto native du réseau.

Parallèlement, de nombreux projets explorent des solutions pour rendre le minage plus équitable et durable. Certains développent des algorithmes de consensus hybrides, combinant PoW et PoS. D’autres misent sur des approches plus radicales, comme le minage permissif ou le minage basé sur des ressources alternatives (stockage, bande passante).

Comment fonctionnent les pools miniers en pratique ?

Un pool de minage est un groupe de mineurs qui mettent en commun leurs ressources informatiques pour augmenter leurs chances de trouver des blocs. Au lieu de travailler chacun de son côté, les mineurs d’un pool combinent leurs pouvoirs pour résoudre collectivement les énigmes cryptographiques de la blockchain. Lorsqu’un bloc est trouvé par le pool, la récompense est partagée entre tous les participants proportionnellement à leur contribution.

L’avantage des pools est qu’ils permettent de lisser les revenus des mineurs. En effet, dans une blockchain comme Bitcoin, la récompense d’un bloc est attribuée de manière « winner-takes-all » : seul le mineur qui trouve le bloc empoche les bitcoins nouvellement créés et les frais de transaction, les autres repartent bredouilles. Avec un pool, les gains sont certes moins spectaculaires, mais beaucoup plus réguliers et prévisibles.

Les pools de minage ont rapidement gagné en popularité, au point de représenter aujourd’hui la grande majorité de la puissance de calcul du réseau Bitcoin. Les grands pools comme Antpool, F2Pool ou ViaBTC regroupent des dizaines de milliers de mineurs individuels et de fermes de minage professionnelles.

Pour contrer la menace des 51 %, certaines cryptos ont opté pour des fonctions de hachage « résistantes aux ASIC », c’est-à-dire conçues pour être peu efficaces à implémenter sur des circuits spécialisés. C’est le cas par exemple de Monero, qui utilise l’algorithme RandomX pour privilégier le minage sur les CPUCPU Le processeur d'un ordinateur, un composant qui, en cryptographie, peut être utilisé pour miner des blocs en effectuant des calculs intensifs pour valider les transactions et sécuriser le réseau. et ainsi favoriser une plus grande décentralisation. D’autres, comme Litecoin, s’appuient sur Scrypt, une fonction gourmande en mémoire censée avantager les GPU par rapport aux ASIC.

Mais malgré ces tentatives, la tendance de fond reste à la professionnalisation et à l’industrialisation du minage. Les fermes géantes se multiplient, souvent installées dans des régions aux coûts d’électricité très faibles comme la Chine, la Russie, l’Islande ou le Kazakhstan. Des sociétés cotées comme Riot Blockchain ou Hut 8 MiningMining Le processus de validation des transactions et de sécurisation d'un réseau blockchain par le biais d'un travail informatique. investissent massivement dans des infrastructures dédiées, avec des dizaines de milliers d’ASIC tournant à plein régime 24 heures sur 24.

Cette évolution soulève des questions sur l’accessibilité et la décentralisation du minage, qui semble de plus en plus réservé à une poignée d’acteurs disposant de ressources considérables.

Économie et rentabilité de l’exploitation minière

Au-delà de ses enjeux énergétiques et environnementaux, le minage de cryptos est aussi une activité éminemment économique, dont la rentabilité dépend d’un ensemble complexe de paramètres. Pour comprendre les ressorts de ce business, il est utile d’analyser ses principaux postes de coûts et de revenus.

En termes de coûts, le poste le plus important est sans conteste l’électricité. Comme nous l’avons vu, faire fonctionner des milliers d’ASIC 24 heures sur 24 consomme des quantités phénoménales d’énergie, qui représentent souvent plus de 80 % des coûts de fonctionnement d’une ferme de minage. À titre d’exemple, un mineur Antminer S19 de dernière génération consomme environ 3 250 watts pour une puissance de 100 TH/s, soit une facture annuelle de plus de 3 000 $ par appareil avec un tarif d’électricité de 0,10 $ par kWh.

C’est pourquoi la localisation des fermes de minage constitue un enjeu stratégique majeur. Pour optimiser leur rentabilité, les mineurs cherchent à s’implanter dans des régions où l’électricité est la moins chère possible, quitte à délocaliser fréquemment leurs opérations au gré des opportunités. C’est ainsi que des pays comme la Chine, la Russie, le Kazakhstan ou l’Iran sont devenus des hubs miniers, grâce à leurs importantes ressources hydroélectriques et à des prix très bas (parfois inférieurs à 0,03 $ le kWh).

Mais le coût de l’énergie n’est pas le seul élément à prendre en compte. Il faut également tenir compte de l’investissement initial en matériel, qui peut rapidement atteindre des millions de dollars pour une ferme industrielle. Un mineur ASIC haut de gamme coûte aujourd’hui entre 5 000 et 10 000 dollars pièce, et il faut en déployer des centaines, voire des milliers, pour être compétitif. Sans parler de l’infrastructure nécessaire pour les héberger : bâtiments, systèmes de refroidissement, connexions réseau, maintenance, sécurité, etc.

Un autre facteur clé est la durée de vie et l’obsolescence des équipements. Dans le monde ultra-concurrentiel du minage, un ASIC de pointe peut devenir obsolète en quelques mois, supplanté par des modèles toujours plus puissants et performants. Pour rester dans la course, les mineurs doivent donc constamment renouveler leur parc, ce qui réduit leur rentabilité et génère une montagne de déchets électroniques difficilement recyclables.

En termes de revenus, le modèle économique du minage repose sur deux piliers : les récompenses par bloc et les frais de transaction. Lorsqu’un mineur parvient à créer un nouveau bloc valide, il reçoit une double rémunération : d’une part, un montant fixe de cryptos nouvellement émises (aujourd’hui 6,25 bitcoins par bloc) ; d’autre part, la somme des frais inclus dans les transactions qu’il a choisi d’inclure dans son bloc.

Si les récompenses de bloc représentent actuellement la majorité des revenus des mineurs, leur montant devrait diminuer au fil du temps. En effet, la plupart des cryptos prévoient un mécanisme de « halving » qui divise par deux la récompense de bloc à intervalles réguliers, afin de contrôler l’inflation et la vitesse d’émission des jetons. Pour Bitcoin, le dernier halving a eu lieu en mai 2020, réduisant la récompense de 12,5 à 6,25 bitcoins. Le prochain est prévu pour 2024, puis 2028, 2032, etc. jusqu’à ce que l’intégralité de l’offre de 21 millions de bitcoins soit en circulation.

A terme, les frais de transaction devraient donc prendre le relais pour assurer la rentabilité du minage. Mais cette transition est loin d’être acquise. En effet, les frais ne représentent actuellement qu’une part minoritaire des revenus des mineurs (moins de 10% pour Bitcoin), et leur montant est très volatil car il dépend de la congestion du réseau et de la volonté des utilisateurs à payer plus pour voir leurs transactions traitées en priorité.

De plus, l’augmentation des frais pose un problème d’accessibilité et de scalabilité pour les cryptos. Si chaque transaction coûte plusieurs dollars voire plusieurs dizaines de dollars, comme ce fut le cas lors des pics d’activité de 2017 ou 2021, cela rend leur utilisation peu pratique pour les paiements du quotidien et risque de les cantonner à un rôle de réserve de valeur ou d’actif spéculatif. C’est l’un des enjeux majeurs des blockchains PoW : comment maintenir la sécurité du réseau sans freiner son adoption ?

Un autre paramètre essentiel est le choix des cryptos à miner. Tous les protocoles n’offrent pas la même rentabilité, en fonction de leur algorithme de hachage, de leur difficulté de minage, de leur politique monétaire et bien sûr de leur valorisation sur les marchés. Si le Bitcoin reste le roi en termes de revenus bruts, certains altcoins peuvent être plus intéressants en termes de retour sur investissement, car moins compétitifs et plus faciles à miner avec du matériel générique.

C’est le cas par exemple d’Ethereum Classic, Monero, Zcash, Grin ou Beam, qui utilisent des algorithmes résistants aux ASIC et compatibles avec les GPU. Miner ces cryptos alternatives permet de rentabiliser du matériel obsolète pour Bitcoin, de réduire les coûts énergétiques et d’équipements, et de se positionner sur des projets prometteurs mais encore sous-estimés. De nombreux mineurs explorent également les opportunités offertes par les tokens non minables comme ceux issus des blockchains PoS, en participant à leurs ICOICO Un événement de collecte de fonds au cours duquel une nouvelle crypto-monnaie ou un jeton est vendu à des investisseurs précoces. ou en proposant des services de validation.

Il existe de nombreux outils en ligne pour aider les mineurs à calculer la rentabilité de différents scénarios et à optimiser leur allocation de ressources, tels que WhatToMine, CoinWarz, CryptoCompare ou NiceHash. Ces calculateurs prennent en compte des dizaines de paramètres tels que le taux de hachage, la consommation d’énergie, le coût énergétique, la difficulté du réseau, les récompenses de bloc et les frais de transaction pour estimer les revenus potentiels et le retour sur investissement d’une configuration donnée.

Mais au-delà des outils, c’est surtout une connaissance fine du secteur et une veille constante sur ses évolutions qui font les bons mineurs. Car plus encore que la technologie, c’est le facteur humain qui reste déterminant dans cette industrie en constante évolution.

Spécificités

Si le minage de Bitcoin et les principales cryptos PoW partagent de nombreux points communs, il existe également des spécificités importantes liées aux choix technologiques et économiques de chaque projet.

Commençons par Ethereum, qui reste à ce jour la principale alternative au Bitcoin en termes de valorisation et d’adoption. Depuis sa création en 2015, Ethereum utilise un algorithme de hachage appelé Ethash, qui vise à résister à la centralisation et à privilégier le minage avec des GPU plutôt que des ASIC. L’idée est de permettre au plus grand nombre de participer à la sécurisation du réseau, sans pour autant privilégier les gros pools avec du matériel dédié.

Cela a fonctionné un temps, mais à mesure que le prix et la difficulté ont augmenté, des ASIC Ethash ont fini par apparaître sur le marché, produits notamment par le géant chinois Bitmain. Pour contrer cette tendance, les développeurs d’Ethereum ont régulièrement modifié l’algorithme via des hard forks, afin de rendre obsolètes les ASIC existants. Ce fut le cas par exemple de « The Merge » fin 2020, qui a intégré un nouvel algorithme baptisé « Muir Glacier » pour retarder la « bombe de difficulté » qui menaçait de rendre le minage par GPU non rentable.

Mais ces ajustements ne sont que des correctifs temporaires. La véritable révolution pour Ethereum est prévue avec le passage du PoW au PoS, via une mise à jour majeure initialement appelée Ethereum 2.0 et désormais The Merge. L’idée est de remplacer les mineurs par des validateurs qui stakent leurs ethers pour avoir le droit de créer des blocs et de recevoir les récompenses associées. Ce système promet d’être beaucoup plus économe en énergie, puisqu’il ne repose pas sur des calculs intensifs mais sur une tokenomicsTokenomics L'étude de l'économie et de la dynamique de l'offre d'une crypto-monnaie ou d'un jeton. incitative.

La transition vers le PoS est un projet titanesque qui mobilise la communauté Ethereum depuis plusieurs années. Il s’agit de développer une nouvelle blockchain parallèle (la « beacon chain »), de tester son fonctionnement en conditions réelles, de migrer progressivement les applications et les actifs, et de coordonner les différents acteurs de l’écosystème. Un processus complexe et semé d’embûches, qui a rencontré de nombreux retards mais qui semble enfin sur le point d’aboutir.

Mais il existe aussi des cryptos qui assument et revendiquent la PoW, la considérant comme le meilleur garant de sécurité et de décentralisation. C’est le cas par exemple de Monero, qui se distingue par son approche radicale de la confidentialité. Contrairement à Bitcoin où toutes les transactions sont traçables sur une blockchain transparente, Monero utilise des signatures en anneau et des adresses furtives pour masquer l’origine, la destination et le montant des fonds échangés.

Pour éviter qu’un acteur puissant ne compromette cette confidentialité en prenant le contrôle du minage, Monero s’appuie sur un algorithme anti-ASIC appelé « RandomX ». Son principe est d’utiliser aléatoirement le jeu d’instructions du processeur, afin de privilégier les CPU et GPU classiques plutôt que les puces spécialisées. RandomX est optimisé pour tirer parti des dernières fonctionnalités des processeurs modernes, comme les jeux d’instructions AVX2 et AVX512, le prédicteur de branche ou la mémoire L3.

L’objectif est de démocratiser le minage et de le rendre accessible au plus grand nombre, y compris avec du matériel grand public ou recyclé. Un choix conscient, qui ralentit la course à la performance et à la centralisation mais qui garantit une meilleure résilience du réseau. Dans l’esprit de Monero, mieux vaut avoir des milliers de petits mineurs CPU répartis dans le monde plutôt qu’une poignée de fermes géantes contrôlées par une élite.

Cette philosophie se retrouve dans d’autres projets comme Vertcoin, qui s’appuie sur l’algorithme « Lyra2REv3 » pour favoriser un minage équitable, ou Ravencoin qui utilise « KAWPOW » pour donner une seconde vie à d’anciennes cartes graphiques. Mais il existe aussi des cryptos qui cherchent à dépasser l’opposition entre ASIC et GPU, en proposant des algorithmes hybrides qui combinent le meilleur des deux mondes.

C’est le cas par exemple de Dash, qui utilise un système de « masternodes » pour proposer des services avancés comme les transactions instantanées (InstantSend) ou les paiements confidentiels (PrivateSend). Les masternodes sont des nœuds complets qui doivent détenir un montant minimum de Dash (actuellement 1 000 unités) et fournir suffisamment de bande passante et de puissance de calcul pour exécuter ces fonctionnalités. En échange, ils reçoivent une part des récompenses de bloc et des frais de transaction, ce qui incite à la qualité du service.

Pour éviter que les masternodes ne centralisent trop le réseau, Dash utilise un algorithme de minage baptisé « X11 » qui combine onze fonctions de hachage différentes. L’idée est de lisser la difficulté et de répartir le travail entre les GPU et les ASIC, sans pour autant sacrifier les avantages de ces derniers en termes de sécurité et d’efficacité énergétique. Un choix pragmatique, qui vise à concilier décentralisation et performances.

Comme on peut le constater, le mining est un domaine en constante évolution, où s’affrontent différentes visions de ce que devrait être une crypto. Entre PoW et PoS, ASIC et GPU, confidentialité et traçabilité, il n’existe pas de solution parfaite mais une multitude d’approches qui cherchent à trouver le juste équilibre entre sécurité, accessibilité et durabilité.

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