Les mécanismes de consensus

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L’histoire des mécanismes de consensusConsensus Un accord entre les participants à la blockchain sur la validité des transactions. Il s'agit d'un concept clé, essentiel pour garantir que tous les nœuds d'une chaîne partagent les mêmes informations. commence avec un problème fondamental en informatique: le problème des généraux byzantins. 

Imaginons plusieurs généraux qui doivent coordonner une attaque, mais ne peuvent communiquer que par messagers. Certains généraux peuvent être des traîtres, et les messagers peuvent être interceptés. Comment s’assurer que tous les généraux loyaux parviennent à la même décision ? Cette métaphore militaire sert de base pour illustrer les défis auxquels font face les systèmes distribués modernes.

Les premiers travaux sur ce problème, menés dans les années 1980, ont posé les bases théoriques de ce qui deviendrait un domaine crucial de l’informatique moderne. Leslie Lamport, pionnier dans ce domaine, a démontré qu’un consensus était impossible à atteindre de manière déterministe dans un système asynchrone si ne serait-ce qu’un seul nœud pouvait tomber en panne.

Anatomie d’un consensus

Un mécanisme de consensus robuste doit garantir plusieurs propriétés essentielles :

  • Tous les nœuds jugés “honnêtes” doivent converger vers la même décision. Cette propriété est inviolable, même en cas de partition du réseau.
  •  Le système doit continuer à progresser et à prendre des décisions, même en présence de pannes ou d’attaques.
  • Une fois une décision prise, elle ne peut être remise en cause. Cette propriété existe sous deux formes : la finalité immédiate et la finalité probabiliste

La finalité immédiate, que l’on retrouve notamment dans les protocoles de type BFT comme PBFT ou Tendermint, garantit qu’une fois une décision validée par le réseau, elle est définitive et ne peut absolument pas être remise en cause. 

Prenons l’exemple d’une transaction bancaire : quand votre banque vous confirme qu’un virement est effectué, vous voulez avoir la certitude absolue que cette transaction ne sera jamais annulée ou modifiée. Cette forme de finalité nécessite généralement un processus de validation en plusieurs étapes avec des votes explicites des participants, un peu comme si, pour prendre une décision importante, tous les membres d’un conseil d’administration devaient signer un document officiel.

La finalité probabiliste, utilisée notamment par Bitcoin et les systèmes basés sur le Proof of WorkProof of Work Mécanisme de consensus dans lequel les mineurs s'affrontent pour résoudre des problèmes mathématiques complexes afin de valider les transactions et de sécuriser le réseau., fonctionne différemment. Dans ce cas, la certitude qu’une décision est définitive augmente progressivement avec le temps. Pour reprendre l’exemple de Bitcoin, plus il y a de blocs confirmés après une transaction (on parle de « confirmations »), plus il devient statistiquement improbable que cette transaction soit remise en cause. C’est un peu comme si la confiance dans un événement historique augmentait avec le nombre de sources indépendantes qui le confirment. Après six confirmations dans Bitcoin (environ une heure), la probabilité de voir une transaction remise en cause devient infiniment faible, mais n’est jamais théoriquement nulle.

Les modèles de temps et de défaillances

Les systèmes distribués s’appuient sur différents modèles temporels qui modifient leur architecture et leur fonctionnement. Dans un modèle synchrone, le système garantit que chaque message sera transmis dans un intervalle de temps précis et connu à l’avance, ce qui facilite grandement la conception des protocoles mais s’avère rarement réalisable dans le contexte actuel avec Internet où les délais de transmission sont imprévisibles. 

À l’inverse, le modèle asynchrone adopte une approche plus proche de la réalité en ne faisant aucune hypothèse sur les délais de transmission des messages, rendant ainsi la conception des protocoles plus complexe mais plus robuste face aux aléas des réseaux réels. Entre ces deux extrêmes, le modèle partiellement synchrone offre un compromis en considérant que le système peut traverser des phases où il se comporte de manière synchrone ou asynchrone, s’adaptant ainsi aux conditions changeantes du réseau tout en permettant la conception de protocoles efficaces.

Proof of Work : la révolution Bitcoin

Le PoW représente une innovation majeure car il résout le problème du consensus dans un environnement totalement ouvert et hostile. Son fonctionnement repose sur plusieurs mécanismes subtils :

Le Proof of Work repose sur trois mécanismes fondamentaux qui garantissent la sécurité et la stabilité du réseau. Au cœur du système se trouve une fonction de hachage qui doit non seulement résister aux attaques mais également présenter des propriétés spécifiques la rendant « puzzle-friendly » – le SHA-256 utilisé par Bitcoin en est l’exemple parfait. Pour maintenir la régularité du réseau, un système ingénieux d’ajustement automatique de la difficulté intervient tous les 2016 blocs, permettant de conserver un temps moyen de 10 minutes entre chaque bloc, indépendamment de la puissance de calcul totale du réseau. Également, pour gérer les divergences temporaires qui surviennent dans un réseau décentralisé, le protocole applique la règle élégante de la chaîne la plus longue, qui permet au réseau de converger naturellement vers un consensus en privilégiant la chaîne représentant le plus grand travail cumulé.

Le Proof of StakeProof of Stake Mécanisme de consensus dans lequel les validateurs sont sélectionnés en fonction du nombre de jetons qu'ils détiennent et qu'ils sont prêts à "mettre en jeu" en tant que garantie., nouveau paradigme

Dans un système PoS, les validateurs sont choisis pour vérifier les transactions et ajouter de nouveaux blocs à la blockchainBlockchain Un registre public et immuable de transactions cryptographiques, organisé en blocs. en fonction de la quantité de jetons qu’ils ont mis en jeu. Plus un participant possède de jetons stakés, plus ses chances d’être sélectionné augmentent. Par exemple, dans le cas d’Ethereum 2.0, un validateur doit immobiliser au moins 32 ETH pour participer au consensus. Une fois sélectionné, le validateur vérifie les transactions du bloc et reçoit une récompense sous forme de nouvelles cryptomonnaies ou de frais de transaction.

Ce processus est automatisé par des algorithmes qui sélectionnent les validateurs selon des critères prédéfinis. Ces critères incluent généralement :

  • Le montant staké : Plus un utilisateur possède de jetons immobilisés, plus il a de chances d’être choisi.
  • L’ancienneté : Certains systèmes favorisent les validateurs qui participent depuis longtemps au réseau.
  • La randomisation : Pour éviter une centralisation excessive, des éléments aléatoires sont parfois introduits dans le processus de sélection.

Un exemple concret est celui de Tezos, où les validateurs (appelés « bakers ») sont choisis en fonction du nombre de Tezzies (XTZ) qu’ils détiennent et mettent en jeu. Chaque validateur reçoit une récompense proportionnelle à son engagement, ce qui incite à la fois à participer activement et à agir honnêtement.

Pour garantir l’intégrité du réseau, le PoS intègre un mécanisme appelé « slashingSlashing Mécanisme de pénalité dans les réseaux de preuve d'enjeu où une partie des jetons mis en jeu par un validateur est retirée en cas de comportement malveillant ou de manquement à ses devoirs. ». Ce dernier pénalise les validateurs qui agissent de manière malveillante ou négligente. Par exemple, si un validateur tente d’ajouter des transactions frauduleuses ou reste inactif lorsqu’il est censé valider un bloc, une partie ou la totalité des jetons qu’il a stakés peut être confisquée. Ce système dissuasif renforce la sécurité du réseau en alignant les intérêts économiques des participants avec ceux du système.

Avec Ethereum 2.0, où le slashing est appliqué si un validateur propose plusieurs blocs contradictoires ou échoue à remplir ses obligations, cela garantit que seuls les participants sérieux et honnêtes restent impliqués dans le processus.

Les protocoles BFT modernes 

Les protocoles comme Tendermint et Hotstuff ont introduit des optimisations significatives dans le domaine du consensus. Le principe de rotation des leaders redistribue périodiquement les responsabilités entre les participants, renforçant ainsi la résilience du système. Ces protocoles ont également optimisé la communication en réduisant le volume de messages nécessaires et en permettant le traitement parallèle des propositions, améliorant significativement les performances globales du réseau.

La DeFiDeFi Les services DeFi utilisent des smart contracts, des protocoles décentralisés et des jetons pour offrir une gamme de services financiers qui peuvent parfois remplacer ceux proposés par les banques, tels que le prêt/emprunt, la gestion d'actifs, l'assurance ou l'échange d'actifs. exige des mécanismes de consensus particulièrement rapides et équitables. La finalité des transactions doit être quasi-instantanée, tout en garantissant une protection contre les manipulations. Les protocoles doivent fonctionner efficacement avec des appareils aux ressources limitées et des connexions intermittentes, tout en maintenant leur capacité à s’étendre à des millions de nœuds.

Quel avenir pour les mécanismes de consensus ? 

Leur évolution reflète notre progression vers des systèmes toujours plus distribués et autonomes. Les défis actuels (scalabilité et efficacité énergétique) stimulent l’innovation continue dans ce domaine. 

La recherche s’oriente vers des systèmes hybrides et adaptatifs, capables de combiner les avantages de différentes approches selon le contexte. Cette évolution pourrait mener à une nouvelle génération de systèmes distribués plus efficaces, plus sûrs et plus durables, façonnant ainsi l’infrastructure numérique de demain.

Écrit par
Froze

Froze

CEO & Editor-in-Chief @ Web3Factory

Passionate about Cryptocurrency since 2017 (and highly addicted to the market)

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