Q : Quel est ton parcours ? Comment es-tu arrivé dans la crypto et le dev ?
R : J’ai toujours été un grand rêveur pleins d’imagination. Quand j’était petit, j’ai eu mes premiers jeux de construction, je n’arrêtai pas de vouloir innover, concevoir et créer par moi-même. Pour moi la suite logique en grandissant c’était le dev. La pratique s’est imposée naturellement comme une extension de cette passion, qui me permettait des possibilités de création illimitées. J’ai débuté au lycée avec de la programmation orientée domotique hardware avant de poursuivre en école d’ingénieur en Informatique, avec une spécialisation en BlockchainBlockchain Un registre public et immuable de transactions cryptographiques, organisé en blocs..
Ma découverte de la crypto s’est faite par hasard vers mes 13-14 ans. Avec mon petit frère, nous avions acheté des cryptos sur Coinbase et tenté de miner du Bitcoin, principalement pour acheter des jeux. Mais c’est vraiment en 2021, au moment de choisir ma spécialisation d’école d’ingénieur, que tout s’est accéléré. Initialement attiré par l’analyse de données et le ML (Machine Learning), j’ai été intrigué par l’option Blockchain. Après quelques recherches, j’ai instantanément adhéré à la technologie, retrouvant dans ses principes des échos de ma personnalité.
Q : Quels ont été les points positifs et négatifs de ton parcours ?
R : Mon expérience chez IBM a été particulièrement enrichissante, et m’a permis de gagner en rigueur dans mes projets et de me professionnaliser dans un cadre d’entreprise structuré. En revanche, j’ai été déçu par ma formation en école d’ingénieur, particulièrement la filière Blockchain qui manquait de maturité. Le salariat traditionnel s’est révélé contraignant, notamment en termes de liberté géographique et créative. La nécessité de rendre des comptes constamment et le manque d’autonomie m’ont fait réaliser que j’avais peut-être quelques difficultés avec l’autorité !
Q : Peux-tu nous expliquer ce qu’est Starknet ?
R : Starknet est un layerLayer Désigne les différents niveaux de protocoles ou de plateformes dans l'écosystème de la blockchain, tels que la couche 1 (blockchains de base comme Ethereum) ou la couche 2 (solutions de mise à l'échelle construites au-dessus de la couche 1). 2 d’Ethereum, développé par Starkware. Sa particularité réside dans l’utilisation de la technologie ZKP (Zero-Knowledge ProofZero-Knowledge Proof Méthode cryptographique qui permet à une partie de prouver à une autre qu'elle connaît une valeur sans révéler la valeur elle-même.). Ce qui le distingue, c’est notamment son Account Abstraction native, qui améliore considérablement l’expérience utilisateur et facilite la transition du Web2 vers le Web3. Son langage propriétaire, Cairo, est particulièrement intéressant car il est Turing-complet et permet à la fois de créer des programmes prouvables et des smart-contracts.
Q : Comment Bountive s’inscrit dans cet écosystème ?
R : Bountive est profondément ancré dans l’écosystème Starknet à plusieurs niveaux. Notre base de code est entièrement développée en Cairo, et nous utilisons l’ensemble des outils de développement propres à cet écosystème. Il y a aussi les fonctionnalités que l’on souhaite intégrer comme notamment l’Account Abstraction nous permettant d’on-board la masse d’utilisateur n’ayant jamais utilisé la blockchain. Profiter de la sécurité du L1 tout en ayant des frais réduits et plus de TPS (transaction par seconde).
Q : Quelles solutions apporte votre protocole ?
R : Notre protocole démocratise l’accès aux rendements DeFiDeFi Les services DeFi utilisent des smart contracts, des protocoles décentralisés et des jetons pour offrir une gamme de services financiers qui peuvent parfois remplacer ceux proposés par les banques, tels que le prêt/emprunt, la gestion d'actifs, l'assurance ou l'échange d'actifs. via un système de Raffles. L’objectif est de permettre à n’importe quel utilisateur, qu’il vienne du Web3 ou du Web2, de multiplier significativement ses rendements sans nécessiter d’expertise particulière en DeFi. On propose une interface utilisateur intuitive permettant d’investir en quelques clics, avec un large choix de protocoles DeFi intégrés. Notre particularité est d’offrir une protection du capital : si un utilisateur ne gagne pas la Raffle, ses fonds lui sont instantanément restitués.
Q : Quelles sont les prochaines évolutions majeures prévues ?
R : Plusieurs développements importants sont prévus dans les prochains mois. Nous allons introduire les Recurring Raffles, permettant un investissement sur le long terme sans manipulation manuelle des fonds. Nous développons également un système de contribution pour les fournisseurs de liquidité, leur permettant d’augmenter les rendements générés pour les utilisateurs. Un mécanisme de partage des frais sera mis en place entre le protocole et les fournisseurs de liquidité.
Q : Cairo ou SoliditySolidity Le langage de programmation utilisé pour écrire des smart contracts sur la blockchain Ethereum. ?
R : Je penche pour Cairo. C’est un langage plus technique et moins accessible, ce qui rend son apprentissage plus gratifiant. Sa nature de langage Turing-complet offre une liberté totale dans le dev, ce qui est particulièrement stimulant pour un développeur.
Q : Quel est ton point de vue sur les audits dans l’écosystème Web3 ?
R : J’ai un regard nuancé sur les audits. Honnêtement, pour moi c’est un peu surcôté sur certains aspect, que tu sois audit ou pas énormément d’utilisateurs n’en n’ont rien à faire et la majorité ne prendront même pas le temps de lire l’audit ni même savoir si l’auditeur a une expertise dans son domaine ou non. Les audits sont devenus une sorte de passage obligé pour accéder à certains financements ou privilèges, avec des coûts parfois exorbitants. De plus, l’audit ne garantit pas spécialement que les fonds sont safe, et je pense qu’une majorité des utilisateurs ne réalise pas vraiment ça.
Q : Quelle a été ta plus grande difficulté depuis ton arrivée chez Bountive ?
R : Le plus grand défi a été le manque de reconnaissance de notre travail au sein de l’écosystème. Malgré notre engagement à temps plein et nos collaborations continues avec différents projets, nous avons reçu très peu de soutien des grandes instances de l’écosystème, notamment de la Fondation Starknet. Le financement limité par rapport au temps et au travail investis a été particulièrement frustrant. On développe tout en interne et on continue d’ajouter des features, mais les attentes sont toujours plus élevées.
